Les Aides à domicile de l’IMAD s’organisent et déposent un préavis de grève pour demander une meilleure reconnaissance de leur métier.
Les Aides à domicile de l’IMAD se mobilisent depuis des mois pour exiger une actualisation de leur cahier des charges et une réévaluation de leur fonction. Elles ont mandaté les syndicats SIT et SSP pour la défense de leurs intérêts. Leurs revendications sont soutenues par 92 % des Aides à domicile, qui ont signé une pétition dans ce sens.
Le 28 novembre 2023, une journée d’action a été largement suivie : les Aides à domicile se sont habillées en noir et ont porté un badge « AD : un métier à valoriser ». Malgré tout cela, la direction de l’IMAD a refusé de manière répétée d’entrer en négociation, sous prétexte de la création dans un avenir non défini d’une nouvelle fonction d’auxiliaire en soins. Cela ne répondrait absolument pas aux revendications du personnel, et les Aides à domicile réunies en Assemblée générale ont donc voté un préavis de grève d’une demi-journée pour le 11 décembre 2023. Leur mobilisation est exemplaire, nous devons toutes et tous les soutenir !
Un métier à revaloriser Les Aides à domicile sont actuellement en classe 6 de l’échelle des traitements de l’État de Genève, soit une des plus basses, alors que les livreur-euse-s de repas sont en classe 8, par exemple. Leur travail est très astreignant tant sur un plan physique que psychologique, et d’une importance centrale pour le maintien à domicile – sur lequel les autorités misent pour des raisons de coûts et de manque de places dans les structures collectives. Une classe salariale aussi basse est donc injustifiable. Une fois encore, il s’agit d’un métier de soin à la personne, fortement féminisé, qui n’est pas considéré à sa juste valeur.
Une fonction essentielle Les Aides à domicile jouent pourtant un rôle central dans le maintien à domicile et le soutien aux personnes âgées ou à besoins spécifiques. Mais leur fonction n’a pas été revalorisée depuis plus d’une quinzaine d’années et demeure colloquée dans une des classes les plus basses à l’IMAD. Les Aides à domicile interviennent de manière régulière chez les usagers-ères de l’IMAD pour des prestations d’1h50, fournissant une aide pratique pour le ménage, les courses, ou un accompagnement à un rendez-vous médical.
Les Aides à domiciles sont aussi les intervenant-e-s de l’IMAD qui passent le plus de temps chez les usagers-ères, ce qui leur permet de développer un lien de confiance et d’observer leur évolution de manière privilégiée. Elles jouent ainsi un rôle clé de transmission d’informations essentielles à leurs collègues soignant-e-s.
Évolution du métier Leur métier a beaucoup évolué au fil du temps. En effet, l’IMAD répond aux besoins d’une population qui a changé, comprenant notamment de plus en plus de situations complexes liées à des pathologies psychiatriques ou des situations d’addiction. Leur cahier des charges s’est ainsi étoffé avec les années : les Aides à domicile sont par exemple invité-e-s aux colloques de réseau (familles, médecins, assistant-e-s sociaux-ales, etc.).
Pourtant, le rôle des Aides à domicile demeure insuffisamment connu et reconnu. Ils-elles ont souvent l’impression d’être les oublié-e-s de l’institution. Par exemple, les Aides à domicile n’ont pas accès aux formations qui leur permettraient d’intervenir en toute sécurité dans certaines situations, notamment avec les pathologies psychiatriques. Ces formations sont en effet réservées aux métiers des soins.
Face à la non-entrée en matière de la direction sur la nécessaire reconnaissance de leur métier, des compétences qu’il nécessite et de la valorisation salariale de ces dernières, les Aides à domicile ont donc décidé de se battre pour que cela change.