Pour l’égalité salariale, contre les discriminations !

Pour l’égalité salariale, contre les discriminations !

Les mobilisations féministes se multiplient partout dans le monde. Pour faire cesser les discriminations sexistes et la violence à l’égard des femmes, un mouvement de grande ampleur est également nécessaire en Suisse. Appel des syndicats et d’une coalition d’organisations à manifester à Berne.

La loi sur l’égalité entre femmes et hommes ne protège pas assez les femmes.

Instaurée dans la foulée de la grève nationale des femmes de 1991, l’application concrète de cette loi prouve qu’elle doit maintenant contenir des mesures efficaces pour contrer les discriminations salariales. Les débats aux Chambres fédérales sur un projet minimaliste de révision de la loi démontrent que la majorité masculine et bourgeoise qui la compose n’est pas prête à de sérieuses corrections. Seules les entreprises de plus de 100 employé-e-s devraient réaliser une analyse de l’égalité salariale. Ce dispositif s’arrêterait après 12 ans. Une forte mobilisation le 22 septembre vise à faire pression sur le Parlement pour qu’il instaure la transparence salariale, des contrôles de toutes les entreprises et des sanctions à l’égard de celles qui ne respectent pas le droit des femmes. Les femmes en ont assez d’attendre. L’appel lancé en janvier par le Congrès des femmes de l’USS a été entendu. Les syndicats et un large regroupement d’associations s’organisent pour se rendre ensemble à Berne.

Discrimination salariale, ça suffit !

La sous-enchère salariale sur le dos des femmes coûtent 7,7 milliards de francs chaque année. Tout d’abord sur leur budget et celui de leur famille, mais plus largement sur l’ensemble de la collectivité. Celle-ci perd des rentrées fiscales permettant de financer les services publics nécessaires aux femmes et à leurs proches (places en crèches, soins à domicile, etc.) mais aussi les assurances sociales. Contrat précaires, temps partiel contraint, bas salaires, rentes indignes, les femmes subissent tout au long de leur vie les effets des inégalités salariales. En moyenne, elles continuent à toucher 585 francs par mois de moins que les hommes. Les derniers chiffres de l’office fédéral de la statistique démontrent que la rémunération horaire des temps partiel de moins de 75% est systématiquement inférieure au plein temps. Ce sont les femmes qui majoritairement occupent ces postes.

Contre les discriminations sexistes et la violence

Les discriminations sexistes à l’égard des femmes sont légions, en particulier la violence et le harcèlement sexuel qu’elles subissent au quotidien dans le couple, dans les espaces publics, durant la formation et au travail. Les mobilisations internationales, la grève féministe des femmes espagnoles, le #Metoo, la lutte des femmes dans de nombreux pays européens pour le droit à l’avortement, mettent en évidence la nécessité d’unir nos forces pour combattre les discriminations sexistes en Suisse aussi. La mobilisation pour le 22 septembre doit constituer le premier pas vers un mouvement plus large, permettant d’impliquer le plus grand nombre de femmes dans une démarche forte et incluant tous les milieux.

Vers une grève féministe en 2019 ?

Le Congrès des femmes de l’USS a adopté une résolution qui propose à la centrale syndicale d’envisager la concrétisation d’une grève féministe en 2019. En Romandie, des Assises féministes se tiennent le 2 juin à Lausanne pour lancer la discussion et la réflexion dans cette perspective. Il s’agit à la fois d’explorer les revendications et les moyens organisationnels à mettre en œuvre pour concrétiser ce projet, mais aussi pour élargir la mobilisation. Il est temps d’agir !

Valérie Buchs/sit-info juin 2018